Groupe citoyen pour la préservation des patrimoines culturels et naturels
Les tribulations d'un logo-ville, aux couleurs vagabondes
Le logo d’une ville est en règle générale le symbole d’un patrimoine identitaire. Il permet à la fois de se différencier au niveau d’un territoire régional et national, de créer une image touristique, culturelle et patrimoniale de la cité et même de rassembler ses habitants.
Le logo et la charte identitaire de la ville, ses couleurs, ses symboles emblématiques, sont en fait à eux seuls un véritable patrimoine, un élément majeur de toute activité de communication. Connus et reconnus par leurs déclinaisons sur tout un ensemble de supports, ils sont aussi une propriété citoyenne, légale et déposée.
Lors d’une campagne municipale :
Selon les textes de lois, il convient en revanche de rappeler que lors d’une campagne municipale, « il convient que le maire candidat utilise dans ses documents de campagne, tel que le bilan de mandat, une charte graphique et des documents ou photos distincts de ceux de la collectivité, afin qu’il n’y ait pas de confusion possible » (AMF élections municipales 2020 art. L.52-1 alinéa 2 du code électoral)
Le logo de la Ville de Saintes ?
Le véritable logo de la Ville de Saintes est une colonne élancée non pas blanche mais dorée avec un fond blanc et non pas bleu ; c’est du moins ainsi qu’a été référencé le logo déposé en 2009 accompagné de sa charte graphique.
Mais si aujourd’hui le graphique de la colonne reste inchangé sur le site et les courriers officiels de la ville comme sur toutes les éditions municipales actuelles, on s‘interroge en revanche sur cet énigmatique passage des couleurs officielles or et bordeaux, à celle d’un blanc sur fond bleu (ou bleu sur fond blanc), bleu quasi identique à celui de la campagne électorale de 2014 du maire sortant mais aussi à celui de la campagne actuelle.
Logo de la ville déposé
Logo utilisé actuellement
Sauf erreur de notre part, aucune explication publique n’a été donnée à cette modification et il semblerait même qu’aucun changement de couleur n’ait été officiellement déposé. Le maire sortant élu en 2014 se serait donc approprié le symbole identitaire de la ville commun à tous les citoyens pour le faire sien en changeant ses couleurs.
A vos couleurs, choisissez.
Les couleurs de la campagne 2020 du maire sortant reprennent, par voie de conséquence non seulement celles de la campagne 2014 mais par analogie, celles de la ville puisqu’imposées à toute la communication de la cité depuis les dernières élections. Si elles ne sont devenues pour autant officielles, elles sont sans aucun doute habituelles depuis 2014.
Cet amalgame ne fait-il pas partie des interdictions de campagne ?
De deux choses l’une, ou ce sont les couleurs de la ville et non celles de la campagne 2020 ; ou ce sont les couleurs de la campagne actuelle et donc pas celles de la ville.
L’amalgame dont le maire sortant s’est fait une spécialité, serait en fait un cas de référence à une gestion locale ayant un impact électoral.
De rappeler les textes en vigueur « Une commune n’a pas le droit de financer une action de communication qui ferait campagne pour un candidat. Cette interdiction est très large et concerne également les actions de promotion des actions réalisées ou toutes communications sur la gestion locale qui pourraient avoir un impact électoral ».
Dans le même esprit des lois et de leur respect, il convient aussi de signaler que sur les réseaux sociaux, la page officielle de la ville et la page du candidat ne peuvent utiliser les mêmes photos et qu’il importe à tout citoyen, par souci d’équité, que le candidat n’utilise pas ses fonctions de maire sur sa page de campagne pour valoriser son image par le biais des évènements officiels organisés dans la cité.
Tout est symbole : un arc aux épaules alourdies
Le dessin et la couleur du logo de la campagne 2020 du maire sortant, eux, restent quasi inchangés et reprennent ceux de la campagne 2014.
Cette image, arc dit de triomphe, symbolique des deux campagnes du maire sortant, génère quant à elle quelques questionnements non plus cette fois juridiques mais seulement suggestifs. L’arc garde une authentique chape de béton sur ses épaules. Si l’arc de triomphe est choisi pour emblème de notre ville romaine …il a bel et bien eu une sacrée dose de fils entremêlés au cours du premier mandat.
De rappeler aussi que c’est à tort qu’on l’appellerait de triomphe, alors que sa fonction était d’être un arc routier « au sens : passer chemin ? »….
Les patrimoines de la ville de Saintes sont étouffés aujourd’hui de questionnements, qu’il soit question de Saint-Louis, des thermes, des aqueducs, du fonds ancien, de la cathédrale Saint-Pierre, de la fluidité et du stationnement autour des monuments emblématiques et bien sûr des financements et des phasages des restaurations de l’amphithéâtre, mais aussi de la dangerosité du projet de gradins.
Mais quoi qu’il en soit, pour l’heure et puisque tout reste symbole, soyons positifs et tous rassemblés autour d’une campagne que nous souhaitons équitable.
Puisse la démocratie s’élancer en toute loyauté dans notre cité, s’élancer telle l’image de sa colonne logo officiel, qu’elle redevienne d’or ou qu’elle reste d’un bleu « campagne. »
La question est clairement posée. Affaire à suivre....
Votre association Médiactions - 21/12/2019
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