Groupe citoyen pour la préservation des patrimoines culturels et naturels
Eglise basse Saint-Eutrope - Fragment au pied de la fontaine - CP © MédiaCtions
Du détail aux grands projets
Ce matin, notre présidente a fait découvrir à un petit groupe de visiteurs amis, venus de Lyon, notre extraordinaire prieuré Saint-Eutrope.
Des fragments de la fontaine aux ablutions, mobilier religieux du 12ème siècle installé dans le transept sud de l’église basse gisaient lamentablement au sol. Ils ont été bien sûr récupérés et mis à l’abri.
Parti de ce petit fragment, venant de la dégradation de la fontaine aux ablutions, et en prenant du recul, nous en arrivons à faire d’abord un constat descriptif du prieuré lui-même et ensuite de notre ville et de ses atouts touristiques.
Le petit morceau de pierre de Saint-Eutrope montre l’état de la fontaine, et par là même l’état de l’église basse du prieuré qui se noie dans la noirceur, l’humidité, sans mise en valeur, sans aucun outil de compréhension pour le visiteur lambda, sans attractivité.
Bien sûr court actuellement un PCR (Programme Collectif de Recherches) prévoyant le sauvetage patrimonial du Prieuré avec l’intervention d’éminents médiévistes et archéologues.
Bien sûr sont prévues des restaurations à l’amphithéâtre avec le soutien de loto du patrimoine.
Thermes de Saint-Saloine
2020/02/16-CP © MédiaCtions
Mais quelle est la réalité aujourd’hui ?
> La réalité aujourd’hui, c’est l’image misérable de l’amphithéâtre dont les espaces naturels ne sont pas du tout entretenus même au minimum (sans parler de l’accueil et des toilettes)
> La réalité, ce sont aussi les thermes romains de Saint-Saloine, jamais nettoyés et pour lesquels personne, aucun élu, n’a proposé un renouvellement de grillages rehaussés et des heures d’ouverture comme tout espace municipal permettant de limiter les squats et autres dépôts de détritus. (Et pourtant tous les spécialistes historiens s’accordent à dire, conférence après conférence, que nos thermes sont extraordinaires).
> La réalité, c’est aussi l’absence de proposition de visite- conférence architecturale à l’Abbaye-aux-Dames et au Prieuré Saint-Eutrope, même en pleine saison, puisque rien n’est fait pour distinguer l’autocariste du tourisme familial.
> La réalité, c’est que nos monuments sont en train de pourrir depuis plusieurs années ! Le fonds ancien, la médiathèque, le musée lapidaire qui n’existe même plus, le musée Dupuy Mestreau à l’agonie, la cathédrale Saint-Pierre dont la coupole est cachée sous un voile plastique depuis ???
Pourquoi en est-on arrivé là ?
L’image de notre ville est aujourd’hui catastrophique. En jargon touristique, on parlera « d’image voulue » et d’image reçue » et quand celles-ci sont aussi antinomiques que le jour et la nuit, le niveau d’alerte est déjà depuis longtemps largement dépassé.
Les « acteurs du tourisme », c’est-à-dire les restaurants, les cafés, l’hôtellerie et les commerces de proximité (tous les corps de métier qui vivent de l’économie du tourisme sont des « Acteurs du tourisme ») ont dernièrement élaboré une vidéo promotionnelle de Saintes. Quelle belle initiative !
Mais que font les « professionnels du tourisme » ? Car la promotion de notre cité devrait être initiée et financée par les collectivités territoriales. Les « acteurs du tourisme » devraient être soutenus.
Ils ont, nous avons tous, besoin de la réalisation d’une véritable campagne promotionnelle offensive à l’échelle nationale pour faire parler de Saintes – Nous avons besoin de l’application d’un véritable projet de développement territorial pour une économie touristique.
Les responsables ?
Tous les élus qui étaient jusque-là concernés par l’état général de notre cité et de nos monuments, mais qui n’ont rien fait, tous obsédés par leurs projets pharaoniques transformés en arguments de campagne. On a dépensé sans compter pour de la communication à gogo, des panneaux géants sur les monuments, des publications à jeter désormais. Tous les frais de communication de ces six derniers mois n’étaient pas des éléments d’information mais de la publicité électorale qui devrait être recalculée dans les frais de campagne du maire sortant.
Ne penser qu’à faire du gigantesque pour laisser une empreinte de son passage, on en oublie cruellement que le fondamental est de soigner avant tout les monuments en souffrance. On ne peut pourtant pas vendre un tourisme de qualité sur des plaies ouvertes !
En termes d’écoute et de partage, la porte de l’hôtel de ville ne s’est malheureusement jamais entrebâillée pendant les 6 dernières années.
Alors, le fragment de la fontaine de Saint-Eutrope n’est peut-être qu’un bout de pierre diraient certains … Mais c’est un bout de notre histoire qui ne supporte plus l’indifférence des décideurs.
En attendant que les « très gros projets » puissent être discutés, avec une vraie concertation, et validés, nous invitons tous les nouveaux élus à qui nous faisons confiance, à visiter nos monuments et quartiers un par un, pour comprendre, regarder...tous les détails qui font la beauté et l’élégance d’une ville.
Un trottoir, un grillage, tout cela n’est peut-être pas grand-chose face à la grandeur des projets patrimoniaux. Mais il y va de l’image de la ville et de la quiétude des habitants.
Soignons l’urgence du détail avant d’entamer le gigantesque afin que nos monuments ne puissent s’effondrer un jour sous le poids des faux semblants.
Eglise basse Saint-Eutrope - Fontaine aux ablutions - CP © MédiaCtions
Votre association Médiactions - 07/07/2020
Copyright Médiactions - Tous droits réservés - Crédits photos : Médiactions (sauf mention contraire)
Médiactions est une association loi 1901 qui a pour objet la sauvegarde du patrimoine culturel et natuel
Objet de l'associaton - Qui sommes-nous - Rejoindre Médiactions - Revue de presse -